Appartement de Lucas – 20h18

Lucas jeta un regard à sa montre. A l’intérieur, les mécanismes et rouages tournaient calmement, émettant des petits bruits chroniques. La trotteuse faisait son petit bout de chemin, suivant régulière et infiniment le fil du cadran vieilli. Les aiguilles de la tocante lui indiquèrent qu’il était déjà en retard pour le gala de ce soir. L’organisateur de la soirée, un haut & riche dignitaire du Ministère, avait prévu que la soirée se déroulerait en deux temps accordés. D’une part, les invités pourraient admirer les dernières toiles d’un artiste peintre sorcier, dont la spécialité était la représentation plus ou moins abstraites des sortilèges. C’était une étrange spécialité, mais depuis longtemps Lucas avait appris à ne pas juger un artiste sur une première impression. Après tout, il avait mis du temps à comprendre les subtilités des œuvres d’arts, les informations cachées, les doubles interprétations. Depuis maintenant plusieurs années, il était devenu un amateur émérite des Arts en tout genre. & même si la peinture n’était pas son domaine de prédilection, il l’appréciait tout de même cet univers. L’autre temps de la soirée se déroulerait dans le grand salon du Ministère, où un bal était organisé afin de récolter des fonds pour une quelconque cause sorcière.

Lucas n’était pas de la meilleure humeur qu’il soit pour ce genre de soirée. Mais il avait donné sa parole à son directeur de département, une soirée comme celle-ci pouvait attirer de la mauvaise graine. Il avait donc reçu une invitation en tant qu’homme d’importance, mais également en tant que Langue-de-Plomb. Même si son rôle au sein du Ministère n’était pas d’assurer la sécurité des bourgeois, il avait accepté de garder l’œil alerte pendant la soirée & d’agir en cas d’éventuelle mésaventure.
Tant bien que mal, il se releva de son fauteuil et se dirigea vers la penderie. Bien que le temps fût déjà contre lui, il fit un détour par la salle de bain afin de déposer quelques gouttes d’eau de Cologne à la base de son cou.  Sa tenue était déjà prête. Il avait opté pour un costume élégant et sobre à la fois. Pantalon, chemise et veste noirs. Ne restait plus qu’à arranger la cravate. Il attrapa sa baguette magique, qu’il rangeât dans sa poche intérieure. Le contact de ce morceau de bois contre lui, le rendait toujours un peu plus confiant. Il ne doutait pas du tout de ses capacités physiques, mais parfois, il fallait un peu plus que des poings pour venir à bout d’un mal. Il espérait ne pas avoir à s’en servir, mais il ne pouvait se permettre de ne pas la prendre avec lui. Il attrapa son pardessus et se dirigea vers la porte principale, jetant en passant un coup d’œil aux manuscrits de son aïeul, bien gardé à l’abri sous un sortilège de protection. Il verrouilla son appartement, descendit les escaliers le menant au monde réel et entreprit de rejoindre le Ministère sans trop se presser. Il était déjà en retard, alors autant prendre son temps. De toute façon personne ne remarquerait sa non présence à un discours pompeux.

Ministère de la Magie – 20h35

Bien qu’il n’aimait pas faire ses entrées par la grande porte, surtout lors de soirées de ce genre de soirée, Lucas fut bien obligé d’emprunter le majestueux arche pour entrer dans la pièce de vernissage. Quelques visages se tournèrent vers lui quand il arriva dans la grande pièce. Il salua poliment les personnes qu’il connaissait d’un simple signe de tête. Pour le moment il n’avait pas le temps d’admirer les œuvres accrochés aux murs, il devait signaler son arrivée à son directeur. Lucas jeta un regard circulaire sur les lieux, à première vue il n’y avait aucuns signes de troubles. Un grand homme guindé à la démarche altière s’approcha soudainement de lui, le directeur en question.

- Andersen, pas trop tôt. D’un œil agacé, il jaugea la tenue impeccable de Lucas. Heureusement pour vous, rien à signaler sur cette première partie de soirée. Soyez attentif… et souriez un peu !

Le manque d’expression permanent sur le visage de Lucas, avait le don d’énervé le directeur de Département, car ce dernier ne pouvait savoir quand son employé se payait sa tête ou non. Mais avec le temps, il avait presque réussi à passer outre. Le grand homme se dirigea vers une magnifique créature à la chevelure de feu, autrement dit sa femme. Un sourire imperceptible se dessina sur les lèvres de Lucas, car il savait que malgré tout l’amour que lui portait son mari, la belle rousse se retrouvait souvent dans des lits inconnus, sans que son homme ne le remarque. Pourtant il n’était pas bien difficile de remarquer les regards langoureux qu’elle lançait en ce moment même à un puissant ambassadeur sorcier. Lui-même avait eu le droit à ce jeu de séduction. Mais loin d’être l’homme qu’elle désirait, la femme du directeur n’avait eu le droit qu’à une nuit désinvolte dans les bras de Lucas. Pas plus. Il avait fait ça comme une vengeance sur son patron & dans le bu aussi d’assouvir ses besoins d’homme. Lucas avait un grand respect pour les femmes, mais il savait reconnaître celles qui n’en méritaient pas outre mesure également.

La mission venait donc de commencer. Il se dirigea tranquillement vers le buffet où il se fit servir une coupe de Champagne. Maison Belle-Epoque. Bon choix. Ses pieds le menèrent ensuite dans la galerie, il avait bien le temps de contempler un peu les peintures. Après tout, c’était la première raison de sa venue.

Lucas buvait tranquillement son champagne, savourant par petites gorgées le liquide pétillant. Ce vin doré lui réchauffait le corps. Il n’était pas un homme buvant énormément, mais de temps en temps il savait apprécier les millésimes. Une jeune femme s’approcha bientôt du buffet. Elle était très jeune, même pas la vingtaine, ou alors à peine entamé. Une magnifique robe de couleur noire mettait en valeur ses formes délicates. D’ailleurs il surprit plusieurs regards intéressés se poser sur elle. Déformation professionnelle. Lucas observait toujours tout ce qu’il se passait autour de lui. Déformation de par son enfance également. On n’est jamais trop prudent. Etre attentif à la moindre petite chose, ou mourir dans le caniveau. Ce temps-là était révolu depuis très longtemps, mais il était toujours en éveil. Et puis ce soir, c’était aussi son boulot que de surveiller.

Vous connaissez le peintre ? Lucas tourna le visage vers elle. Il ne pensait qu’elle lui adresserait la parole. Il jaugea de manière discrète et tout à fait magnanime, sans équivoques. Elle avait une prestance naturelle et semblait sure d’elle.

Généralement, je me renseigne un peu sur l’artiste du vernissage auquel je suis invité. Il ne faisait jamais vraiment dans la délicatesse. Dommage, il pensait qu’elle était un peu différente de toutes ses femmes ignorantes, qui se présentent aux festivités dans l’unique but de montrer leurs nouvelles parures et robes hors de prix. Dommage. Au moins là, elle s’intéressait un peu au sujet, une âme à sauver.

Il se nomme Gustav Strömblad. C’est un artiste sorcier suédois. L’accent de Lucas se modifia quand il prononça le nom de l’artiste en question. C’était quelqu’un qui habitait non loin de son pays natal. Il reporta son attention sur la jeune fille. Son visage lui était familier. Les traits épurés et fins de son visage, il était certain de les avoir déjà retrouvés chez quelqu’un d’autre. Il décida de lui ouvrir un peu l’esprit sur la peinture de Gustav. Puisse-t-il donner un peu plus d’intérêt cette soirée en parlant de quelque chose d’intéressant, avec une personne nouvelle. Gentleman jusqu’au bout des doigts, il proposa son bras à la demoiselle pour la guider vers la galerie.

La jeune demoiselle lui expliqua poliment qu’elle connaissait l’artiste peintre mais qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de voir ses œuvres. Elle avait accepté le bras de Lucas et se laissa docilement guider vers la galerie.

Je connais effectivement Gustav. C’est un homme très intéressant avec des idées toujours plus révolutionnaires. Je vais vous expliquer sa peinture…

Ils se frayèrent un chemin à travers les invités. Ce n’était guère difficile de naviguer entre les convives, car le visage fermé et sévère semblait ouvrir un chemin tout tracé. Tout en faisant attention de ne pas marcher trop vite, il essayait de quitter la pièce le plus rapidement possible. Bientôt ils arrivèrent dans la salle de vernissage où quelques badauds regardaient avec plus ou moins d’intérêt les peintures accrochées au mur. Doucement il guida la jeune fille vers une peinture aux teintes bleutées. Il contempla silencieusement le tableau. Laissant le loisir à son imagination d’interpréter les formes et couleurs. Même si il connaissait par cœur les traits et coup de pinceaux de cette œuvre, Lucas resta de marbre pour laisser sa cavalière admirer à son tour le travail de Gustav. Mais elle perça le silence.

Au fait, je ne me suis pas présentée. Je suis Alix Folkhart. Et vous êtes ?

C’était donc ça ! Le couple de quadragénaire qui se trouvait à leur côté jetèrent un coup d’œil plein d’admiration à la jeune Alix. Le nom Folkhart ne laissait personne de marbre. Surtout dans les soirées mondaines de ce genre. Lucas ne fut pas aussi démonstratif. Déjà qu’il n’était pas dans sa nature de laisser transparaître quelconque émotions, cela aurait de plus était mal venu de changer totalement d’attitude face à ce virement de situation.

Miss Folkhart… Il marque une courte pause. C’est un nom d’importance ici. Je suis enchanté de faire votre connaissance.Elle lui demanda alors son identité.

Lucas Andersen. Il fit un très léger hochement de tête, comme pour appuyer ses propos et marquer son respect, tant envers elle qu’envers le nom de son père. Je suppose que vous accompagnez ce soir votre père ? Peut-être pourrez-vous plus tard, me mener à lui ?

Il reporta son attention sur le tableau. Puis se retourna de nouveau vers la jeune fille.

Dîtes-moi alors, que voyiez-vous ?

Son regard bas et la voix un peu tremblante, Alix lui promis de le conduire auprès de son père. Lucas comprenait bien la détresse de la belle, une fois de plus elle ne servait que d’intermédiaire, de petit coursier, de porte de secours pour accéder à ce grand homme qu’était son père. Désolé d’avoir semé la déception dans le coeur de ce petit oiseau, il devait pourtant voir l’ancien ministre... .

Lucas regarda la jeune fille et lui décocha un espèce de frémissement de sourire. Ce n’était en fait pas visible, mais dans son esprit, son visage était plus doux, comme pour dire à cette jeune fille devant lui, qu’il la voyait elle. Pas seulement son père. Il l’écouta parler et décrire les éléments en colère qu’elle percevait sur la toile. Elle avait décidé de ne pas donner son avis sur la peinture que Lucas avait premièrement évoqué et il avait trouvé cette décision audacieuse. Elle avait du tempérament, ça, c’était certain.

C’est comment on se sent chaque fois qu’on croise la personne qui nous manque. Chamboulé.

Evidemment. Elle était jeune et belle. Pas seulement. Elle était douce et intelligente, il avait pu le constater. Qu’elle âge avait-elle ? Tout juste vingt ans ? Et déjà tourmentée par les caprices d’un amour contrarié. Il regarda les coups de pinceaux. Rapides. Violents. Effectivement, il pouvait comprendre son sentiment face à une toile pareil. Il repensa lui même à ses vingt ans, à son ancienne école, Durmstrang. Son premier amour, Lisa, ses cheveux ondulés, son parfum aux senteurs ambrés...

Alors que son esprit commençait à vagabonder, il remarqua qu’Alix essayait de cacher une petite larme. Mais le moment de faiblesse ne fut pas la première chose qui capta l’attention de Lucas. Quand il avait tourné son visage vers elle, il remarqua un curieux échange un peu plus loin dans la galerie. Un homme de stature moyenne, le visage sombre semblait en pleine conversation avec un grand homme à la tenue soignée. Cela aurait pu paraître anodin. Mais Lucas avait un oeil expert et remarqua instantanément que le trois-pièces un peu raide, Trop peu porté, et que les chaussures qu’il portait n’était point en accord avec le reste de la tenue, Partir vite et sans mal de pieds. Cela n’avait rien de très clair. La jeune fille s’excusait pour l’attente qu’il aurait à subir, mais Lucas n’écoutait que d’une oreille. Rien de déplacé ou malpoli, il avait était entraîné pour suivre plusieurs conversations à la fois et aurait donc pu ressortir chaque mot et intonations de son interlocutrice. L’intonation d’ailleurs se révéla un peu étrange. Elle n’était pas du tout désolée du retard de son père pour recevoir ses «amis». Elle se sentait délaissée par lui...

Il fallait qu’il se rapproche afin d’écouter les des deux hommes à l’autre bout de la pièce. Mais il était toujours un peu trop loin. Il lui fallait s’approcher. Il regarda Alix d’un ton sévère et elle du comprendre, car elle n’émit plus aucuns sons.

Ne vous inquiéter pas Mademoiselle, j’ai tout une soirée devant moi pour le rencontrer. Contrairement à ce que vous pouvez penser, ma première préoccupation n’est pas d’assurer ma position dans la bourgeoisie londonienne.

Il savait bien ce qu’elle pensait, elle devait avoir ce genre de pensée pour chaque vautour présent à ce dîner. Et il ne la blâmait pas pour cela. Pour le moment il devait user de la jeune fille pour s’approcher encore. Il attrapa le bras d’Alix, avec délicatesse et attention, puis la mena lentement vers un tableau plus éloigné, plus proches des suspects. Il fallait paraître le plus naturel possible, il demanda donc à Alix où elle faisait ses études, connaissant déjà la réponse. Mais il fallait qu’elle se sente à l’aise et toujours en sûreté.

Nous sommes prêts.

L’homme en face ne dit rien, il hocha juste de la tête. Il n’avais pas perdu la tête, quelque chose était en train de se tramer. Il fallait prévenir les autorités magiques. Et mettre Alix en sûreté. Tous ses sens étaient en éveils, il fallait trouver une solution et vite.

Désolée mais, je vais devoir vous raccompagner à la salle principale. Vous permettez ?

Il n’attendit pas la réponse et la guida vers la salle de réception, doucement encore une fois. Ils venaient de se mettre en marche quand Lucas sentit dans son dos la présence d’un des hommes. Les choses étaient en train de s'accélérer, il fallait agir et vite. Il sentit que la main d’Alix se crispait légèrement, elle avait dû déceler quelque chose. Un bruissement de veste, le pas de l’homme qui devient plus rapide. Maintenant.

A TERRE.

Il plaqua Alix au sol, sans ménagement, mais l’urgence du moment ne lui avait pas permis la douceur. Il se retourna directement, baguette au poignet et lança un sors d’immobilité totale sur le premier homme. Un son lourd se fit entendre quand il retomba sur le carrelage dur. Il parcouru la pièce du regard, mais aucun signe du deuxième homme. Il fallait prendre les choses en main et prévenir les autres.

Expecto Patronum. Il avait envoyé son patronus aux membres de sa brigade et au Directeur, qui ferrait évacuer le bâtiment aussi rapidement que possible. Son attention se reporta sur la jeune fille. Alix était sonnée, perdue, elle s’était blessée en tombant et maintenait sa cheville entre ses mains délicates. Il aurait du réagir plus tôt. Il se pencha vers elle.

Vous allez bien ? Je suis désolé pour cette brutalité, il faut vous mettre en sécurité.

Il ne pensait pas si bien dire. Des cris se firent entendre, provenant de la salle principale. Ils entendirent des bruits de verres brisés et de sortilèges. Trois hommes arrivèrent devant eux, les baguettes à la main, des rictus de sadisme sur les lèvres. Lucas évalua la situation, il était seul contre eux. Il ne doutait pas des capacités d’Alix, mais elle n’était qu’une jeune femme qui n’avait jamais affronter un adversaire comme cela. Au moment où l’un leva la main pour lancer son sort, Lucas eut juste le temps de le devancer. NON !

Un choc. Une secousse. Un cri. Alix ! Il venait de la faire transplaner dans un lieu sur. Le seul endroit où on ne penserait pas à venir la chercher. Le seul endroit qu’il savait protéger de toutes intrusions malfaisantes. Ils étaient... chez Lucas. Il regarda autour de lui, attrapa un plaid qui se trouvait en boule sur le canapé et l’enroula autour des épaules d’Alix.

Vous êtes en état de choc. Il la mena sur le sofa et l’obligea à s'asseoir. Il fallait qu’elle se repose... qu’elle mange quelque chose. ACCIO CHOCOLAT. Une petite barre chocolatée arriva aussitôt, il l’a déposa dans les mains d’Alix.

Restez ici. Ne bougez pas. N’appelez personne. Il se prépara à repartir au Ministère. Il fallait stopper les malfaiteurs. Faites comme chez vous. Il partit.

Spoiler:

Ministère de la Magie – 21h58

Lucas venait de quitter Alix. Dans le feu de l’action il n’avait pas trouvé d’autre endroit que son propre appartement pour la mettre en sécurité. Il aurait bien transplaner jusqu’à la maison de la demoiselle, mais il ne connaissait pas sa nouvelle adresse... C’était problématique. Espérons qu’elle ne bouge pas d’un pouce d’ici mon retour.

Il transplana de nouveau au Ministère, prenant le soin de ne pas atterrir en plein milieu du conflit. Mais avait avant tout, il prit la précaution d’alerter le Département de Défense et les brigades de sécurité. Normalement, ils devaient déjà être sur place et la situation devrait être rapidement maîtrisée. Qui étaient ces gens ? Il n’en avait aucunes idées. Ses pas rapides le menèrent de nouveau dans la salle de vernissage, il entendait toujours les bruits de casse et les cris apeurés des gens. Caché derrière un pan de mur Lucas évalua la situation. De là il pouvait apercevoir huit hommes, qui apparemment n’était pas de son côté. Les baguettes en main, pointées sur des personnes à terre. Ils avaient apparemment pris en otage certaines personnes... Ces dernières devaient être sous l’emprise d’un sortilège, car aucunes d’entre elles ne pensaient à transplaner dans un endroit sur. Sous l’effet de la panique et de la peur, beaucoup ne savaient plus que faire, même les plus rationnels. Il ne pouvait agir seul. Il devait attendre un signal. Restant à l’abri des regards, il attendit quelques instants, avant qu’un petit patronus à forme de corbeau vienne délivrer le message:

« 9 hommes armés. 6 otages. Embuscade dans 10 secondes.»

22h06

10. C’était le patronus de Johnson, un de ses hommes. Efficace et au jugement rapide. 9. Il avait sûrement prévenu la majorité des hommes de Lucas. 8. Ses doigts se crispèrent sur le bois dur et travaillé. 7. Il se concentra sur sa respiration.6. La ralentir. 5. Sa concentration était telle à présent qu’il n’entendit plus que les battements lents et réguliers de son coeur. 4. Il se releva doucement, sans faire de bruit. 3. Se dirigea posément et discrètement vers la pièce embusqué. 2. Il leva le poignet pour se préparer au combat. 1. Concentration. 0 !

EXPELLIARMUS !

Il venait de s’engager dans le combat. En même temps que lui une demi-douzaine d’homme firent irruption dans la pièce. Des sortilèges furent lancés de tous les bords. Les agresseurs, mal organisés, se regardaient en chien de faïence ne sachant que trop faire. Certains eurent le temps de déguerpir en transplanant. Cris. Un homme se placa derrière lui, pendant qu’il essayait d’en maîtriser un autre et il reçu un sort à l’épaule. Mais Lucas était rapide et il répliqua sévèrement, envoyant l’homme s’écraser contre un mur dans un bruit d’os brisés. D’autres essayèrent de riposter, mais furent rapidement contrôler par Lucas et son équipe. Douleur. Il posa la main sur son épaule bléssée, rien de très grave, juste une éraflure... Sur les huit hommes malfaiteurs, il n’en restait que quatre. Maigre bilan. Mais au moins il n’y avait aucuns morts, quoi que il n’était pas sur d’avoir été très tendre avec son agresseur.

22h09

L’assaut n’avait duré que trois minutes. Une équipe médicale était arriver pour s’occuper des blessés qui furent immédiatement transférer à Sainte-Mangouste. Sauf bien entendu les Nuisibles, qui eux étaient envoyés directement dans les cellules du Ministère. L’équipe de Lucas fit un bilan rapide sur la situation. Mais il était las et fatigué. Son épaule lui faisait mal, le costume déchiré au niveau de la manchure, du sang imprégnée la chemise. Mais il ne voulait pas perdre le temps d’aller à l’hopital. Une jeune femme dans son appartement attendait sans doute un signe. Une explication.

22h16

Lucas transplana jusque chez lui.

22h17 ▬ Appartement de Lucas

Il eut à peine le temps d'arriver dans son salon, que Alix se leva en trombes pour lui crier dessus. Elle lui demanda ce qu'il se passait, l'accusa sans le savoir d'une faille dans la sécurité, questionna les causes de ce chaos et finalement pourquoi il l'avait mené ici.

Je sais me défendre, non d'une gargouille ! Je ne suis plus une enfant !

Lucas restait de marbre devant le déferlement de questions et de reproches. Il avait failli à sa tâche en n'ayant pas agi contre l'intrusion de ces personnes. Il s'en voulait pour cette erreur. Pas pour avoir sauvé la vie de cette jeune effrontée. Il la regarda froidement. Elle ne se rendait pas compte de la chance qu'elle avait eu de se retrouver à ses côtés... . Mais il la laissa terminer son monologue, empli de fureur et de peur. Elle se demanda où était son frère, s'inquiétait pour lui et voulait le rejoindre. Et son discours s'orienta sur son père. Problèmes familiaux ? Ce n'était pas les affaires de Lucas. Finalement, Alix, fatiguée et faible devant la situation se laissa tomber dans le canapé. Perdue.

Il la regarda d'un air toujours aussi sévère. Émit un léger grognement. Il n'était pas un homme de conversation, quand bien même on lui criait dessus en lui reprochant les pires crimes, il ne cherchait jamais à se justifier. Il avait passé sa vie à rétablir l'ordre. Ce n'était pas une gamine toujours en études qui allait le faire flancher. Oh non. Il se dirigea vers la cuisine, ouverte sur le salon, ce qui lui permettait de garder malgré tout un œil sur la jeune fille. Il attrapa une grande tasse grise et un verre à whisky. Sans se presser et en silence, il prépara à Alix un chocolat chaud. Il revint vers elle, déposa, sans un regard vers elle, la tasse sur la table basse. Un peu plus loin se trouvait sur une table de verre une flasque à laquelle il se servit. Le liquide doré s'écoula dans le verre avec un Glouglou. Il bu une gorgée. Fit une légère grimace quand l'alcool descendit dans son gosier. Mais après de tels événements et pour calmer la douleur dans son bras, c'était plus que bienvenu.

Votre frère et votre père sont en sécurité.

Le ton était neutre, presque indifférent. Bien que l'attitude d'Alix eut été justifié, son incompréhension face à ses hommes dont ils n'avaient jamais vu le visage, ne le rendait pas très cocasse. Il se rapprocha de la fenêtre, observant les passants qui dans la rue ne se doutaient de rien. Il reporta le verre à ses lèvres. Son épaule lui faisait un mal de chien il était peut-être temps de s'en occuper. Lucas passa devant Alix comme si elle n'était pas là et se dirigea vers la salle de bain.

Buvez votre chocolat.

Il déposa son verre sur le rebord de son lavabo, enleva sa veste qu'il laissa tomber par terre. Sa chemise était en bonne partie vermillon sur toute la partie gauche, déchirée. Il la déboutonna et laissa au même sort que la veste. Et merde. La blessure était un peu plus sérieuse qu'il ne l'avait pensé.